Kennedy et moi**

•Pays : France • Durée : 1 h 26
• Sortie : 22 décembre 1999 • Distributeur : Pathé Distribution
• Réalisateur : Sam Karmann • Avec Jean-Pierre Bacri, Nicole
Garcia, Patrick Chesnais, Sam Karmann, François Chattot,
Eléonore Gosset, Lucas Bonnifait, Stéphane Hohn, Bruno
Raffaelli, Francine Bergé, Jean-Claude Brialy, Patrick
Bonnel... • Scénario : Sam Karmann, Jean-Paul Dubois, d'après
le roman de ce dernier • Producteur : Edouard Weil, Christian
Bérard • Directeur de la photographie : Guillaume Schiffman
• Chef décorateur : Aline Bonetto
• Compositeur : Pierre Adenot

Rien ne va plus pour Simon Polaris (Jean-Pierre Bacri).
Ecrivain estimé mais sans grand succès, il souffre de ce que
l'on appelle communément la crise de la quarantaine, avec
dépression, remise en question et doutes existentiels à la clé.
Marié à Anna (Nicole Garcia), qui le trompe avec l'ORL
Robert Janssen (Sam Karmann), Simon supporte à peine plus
ses deux enfants, Alice (Eléonore Gosset) et Thomas (Lucas
Bonnifait), jeunes adultes en fin de crise d'adolescence, qui
n'ont jamais pris le temps de comprendre les sautes d'humeur
de leur père. Au cours d'une visite chez son psychiatre, le
docteur Kuriakhine (François Chattot), Simon remarque que
son analyste a constamment la main gauche au fond de la
poche. Intrigué, il demande des explications, que lui fournit,
non sans une certaine réticence, Kuriakhine. Celui-ci tient en
fait précieusement entre ses doigts une montre, mais pas
n'importe quelle montre, puisqu'il s'agit de celle que portait
John Kennedy le jour où il a été assassiné à Dallas, en
novembre 1963. Fasciné par l'objet autant qu'il se désintéresse
désormais du reste du monde, Simon Polaris n'a désormais plus
qu'un but dans son existence pathétique : s'approprier le
fameux objet.

Jean-Pierre Bacri est un peu comme Julia Roberts : il joue toujours le même rôle. Sauf que lui, il sait choisir ceux qui ont écrit ce qu’il nous dit. Cette fois, c’est Sam Kermann (qui ferait mieux de se consacrer à la mise en scène et aux dialogues car il y est nettement meilleur que lorsqu’il joue). Et ça donne un grand moment de bonheur. Je ne sais pas si ce film a été écrit pour Bacri mais il s’y sent très bien. La façon dont ce type fait supporter aux autres son malaise est à la fois émouvant (belle histoire de couple), bien joué (Nicole Garcia est également très bonne) mais aussi très très drôle. Ceux qui aiment l’acteur peuvent se précipiter. Ceux qui aiment le cinéma français intimiste et de qualité ne perdront pas leur temps. Les autres feront bien de s’abstenir. François Herdé